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Blogopototoï
14 avril 2008

Un mariage heureux

J’ai rencontré ma femme Eva à  peu près dix ans après notre mariage. Je sais, cela peut paraître étrange mais, finalement et en y regardant bien, je pense que c’est un des éléments essentiels de la longévité de notre union et malheureusement de sa fin également.

Nous nous sommes mariés un premier juin. Il faisait superbe. Toute ma famille était réunie et nous avons passé une merveilleuse journée à célébrer notre union.

La naissance de notre premier fils, deux ans plus tard, un dix-sept janvier fut également un moment clé de notre vie commune. Il fut appelé Edgard et ce doux nom lui allait superbement bien, ainsi que celui de Idamyrrhe que je donnai trois ans plus tard à sa sœur qui, malheureusement n’avait qu’un bras.

Nous nagions alors dans le bonheur tous les trois et nombre de mes amis nous jalousaient secrètement : « comment faites-vous pour garder ce bonheur intact ? » ou «  après cinq ans de mariage, toujours cette même fougue, nous vous envions… ».

C’est vrai que je t’aimais. Que dis-je, je t’adorais, je te vénérais à chaque seconde, chaque instant de notre si beau mariage. Tout avait changé, tu m’avais changé. Je n’étais plus le jeune homme irresponsable et gauche ; J’étais devenu, oui, j’ose le dire,  fort et beau, reflétant à chaque instant, tel la lune face au soleil, la plénitude de notre couple, la richesse de notre partage de tous les jours, l’amour que je pouvais lire dans tes yeux.

Après sept ans, nous achetâmes cette splendide maison sur la rive gauche du Neckar, juste à côté de la maison de mes parents et de celle ma sœur, Gunhilde qui périt peu après d’un accident de la mer tragique dont nous nous souvenons encore tous avec émotion.

Notre troisième enfant, Clothilde, arriva deux jours avant que je ne te rencontre. Je sentais que quelque chose de grandiose allait m’arriver et cette exaltation grandissante précipita quelque peu notre rencontre.

Je me souviens de tout! Je te vis la première fois le 30 Octobre dans ma cellule, on venait juste de me retirer la camisole. Je compris immédiatement que tu étais Eva, malgré un prénom ridicule que tu arborais avec grand difficulté: Marie. Au début, tu fus surprise car ma déclaration fut un rien brutale mais tu compris vite que mes morsures, bien que douloureuses, étaient d’une autre nature que violente. Tu compris l’amour sous mes dents, le désir dans ma salive. Je me souviens de lire la joie dans tes yeux lorsque je criai à pleine force dans ton oreille gauche (j’avais mangé la droite) les doux noms de tes trois enfants et l’immense détresse lorsque deux malabars nous séparèrent et me remirent dans la camisole que je n’ai plus quittée depuis.

Le lendemain de notre rencontre, nous avons eu un quatrième enfant, Helmut et tu as fait connaissance avec ma mère qui venait me rendre visite. Dès le début, vous avez été inséparables et, une heure plus tard, j’ai eu l’immense joie d’avoir ma mère à côté de moi dans une camisole rose qui lui allait très bien.

Trois jour plus tard, nous avons eu les jumeaux: Gwendolyn et Hurbard et j’ai commencé à construire la digue qui devait relier l’Euphrate au Neckar. Cela m’a bien pris deux jours mais j’étais si heureux lorsque cela fut terminé que je me suis endormi pendant une semaine.

Après, je ne t’ai plus vue. On m’a dit que tu étais partie en convalescence (de quoi ?) et que tu devais te reposer. Ma mère ne cessait de te demander et pour couper court à ses souffrances grandissantes, je suis vraiment désolé, mais j’ai décidé de divorcer.

Voilà mon histoire ; elle est triste et elle est belle mais c’est la vie. Quelque fois, il faut prendre des décisions difficiles car le bonheur se construit et n’est jamais le fruit de hasard.

Je vous embrasse tous.

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